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Photo Ronan Beauvois |
Attention : coup de cœur ! J'ai adoré ce livre. Tout
d'abord parce qu'il est ancré dans l'histoire … mais que cela reste un roman,
un vrai ! En effet, je n'aime pas ces romans historiques toujours un peu
ampoulés qui décrivent méticuleusement le quotidien d'une époque avec
foultitude de notes en bas de pages. Non, là, il s'agit vraiment de capter ce
qui s'est passé pendant les cent derniers jours du régime de Ceausescu. Ce qui
est intéressant, c'est qu'on découvre Bucarest à travers le regard d'un jeune
étudiant anglais qui lui-même a des comptes a régler avec son père décédé
(patriarcat / dictateur, père du peuple). On constate, avec horreur et
stupéfaction, les dehors et les dessous du régime communiste. Ou comment une
ville peut être massacrée, sans égard pour le passé... Et c'est d'ailleurs la
destruction d’une église qui mènera le régime à sa perte (religion / régime
totalitaire). Mais les pierres importent-elles plus que les personnes ?
Car la Roumanie est le parent pauvre de l'Europe.... Plus qu'un témoignage sur
l'époque, ce roman est superbement écrit, souvent caustique, toujours subtil.
On a l'impression d'en sortir moins bête et d'avoir partagé un peu de cet amour
pour Bucarest et pour ses habitants, parfois troubles, mais intensément humains.
Car, finalement, quand les biens matériels viennent à manquer, ne restent que
les hommes.